4ème Année N° 1100
VENDREDI
26 JUILLET
1968
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Direction Administration
Route des 220 Logements
Abidjan B.P. 1807
Tèl. 44-52 et la suite
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Le N° 25 F |
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Le grand quotidien ivoirien d'information |
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SOUVENIR
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SOUVENIR |
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LES TRAVAILLEURS IVOIRIENS REPONDENT A LEUR TOUR :
• D'ACCORD POUR LES MESURES SOCIALES
• CONFIANCE TOTALE AU CHEF DE L'ETAT |
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Le climat social ivoirien est au beau fixe .les bruits faisant d’un mécontentement général des travailleurs qui pouvait donner lieu à des désordres n’étaient qu’une fausse alerte due à un manque d’informations au niveau de l’organisation syndicale de nos travailleurs.
En effet hier, de 17h à 19h, au palais présidentiel, après un long exposé du chef de l’état sur les raisons qui ont motivé les récentes mesures sociales, les travailleurs, à l’unanimité, par la voix de leur porte-parole, M. Adé, ont, à leur tour, exprimé leur satisfaction à l’égard de ces mesures qu’ils considèrent, à juste titre, comme une étape heureuse sur la voie de l’amélioration progressive de leur condition sociale.
Ce qui a caractérisé la réunion c’est l’atmosphère de sincérité, de franchise et de liberté dans laquelle elle s’est déroulée. L’exposé du président de la république a permis aux travailleurs de comprendre les réalités de notre pays et de percevoir la meilleure voie possible pour aboutir au bonheur de l’homme ivoirien. En fait le malentendu était uniquement dû à une insuffisante d’informations. Maintenant tout est rentré dans l’ordre et les travailleurs, à l’unanimité, ont dit : “nous sommes d’accord, M le président,
- votre politique de sagesse doit être poursuivie dans la paix pour le bonheur à tous !”.
Ainsi l’unité nationale est sortie renforcée de se dialogue que le chef de l’état a poursuivi depuis quinze jours . le climat social est au beau fixe et la côte d’ivoire, sous la direction de M. Houphouet-Boigny, peut continuer sa marche tranquille vers lendemains meilleurs. Comme un seul homme le peuple ivoirien a barré la route aux désordres et à la subversion : la paix et la stabilité sont sauvegardées et l’expansion peut se poursuivre dans l’intérêt de tous. |
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LA VOIX DES TRAVAILLEURS
( suite) |
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Voici le texte de la réponse des travailleurs au chef de l’état prononcé par M François Adé Mansah, porte-parole désigné par les travailleurs. |
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Après tout ce qui s’est passé ces jours-ci, je me pose la question de savoir si je mérite de prendre la parole devant son excellence.
De quoi s’agit-il M .le président ?
Je vais essayer de présenter le film des évènements. Tout a commencé le 12 juillet 1968, lorsque le comité exécutif de U.G.T.C.I .avait convoqué les secrétaires généraux syndicats de base et les délégués du personnel : en somme tous les travailleurs d’Abidjan à la bourse du travail pour leur parler des différents avantages qu’il venait d’obtenir. Après l’exposé du camarade Coffie Joseph, secrétaire général de la centrale, plusieurs camarades ont pris la parole et tous, à quelque chose près, ont trouvé les augmentations insuffisantes et ont alors demandé au comté exécutif de reprendre contact avec le chef de l’état en vue de tenter d’obtenir davantage .Après cette houleuse réunion, j’ai été convoqué par le comité exécutif qui se trouvant en place, et par la voix de son secrétaire,m’a fait savoir déception quant à mon silence devant excitation des travailleurs. J’avais reconnu sur place le bien fondé de ses observations, mais il était pas possible d’intervenir compte tenu du fait que j’était pas au fait, au préalable ,des problèmes qui devaient être discutés, car j’estime M. le président, que pour une information de cette envergure, le comité exécutif de U.G.T.C.I.,se devait de convoquer les cadres syndicaux pour les en informer pour qu’ensemble nous nous présentions devant les travailleurs dans l’ordre et la discipline. M. le président, il n’y a pas de subversion en côte d’ivoire, nous n’avons aucune raison d’entretenir une subversion, simplement nous ne somme pas informés des problèmes. Une convocation avait été lancée par le comité exécutif de l’U.G.T.C.I. le jeudi 18 juillet invitant les secrétaires généraux des syndicats de base et les délégués du personnel en réunion au cours de laquelle il a été question d’organiser la rencontre avec le chef de l’état. Cette réunion était présidée par le comité exécutif de l’U.G.T.C.I., plusieurs propositions ont été faites la dernière qui a été retenue consistait à former un comité composé de délégué du personnel,des secrétaires généraux et de quelques cadres syndicaux, qui aurait pour mission de présenter les doléances au nom de tout les travailleurs ;ceci a été fait en présence du comité exécutif de l’U.G.T.C.I. le lendemain vendredi 19 juillet, le comité provisoire s’est réuni à la de travail à 10h pour arrêter les différentes doléances à présenter au chef de l’état (jusque là le travail se faisait en dehors de moi).
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Ce n’est que le vendredi soir, qu’en tant que responsable du moment de l’union interprofessionnelles des syndicats des secteurs privé et mixte le secrétaire général étant absent que je me rendu à la bourse où siégeait encore le comité provisoire en compagnie de mes camarades de l’union.
J’ai donc réuni les camarades du bureau de l’union avec un ordre du jour unique : « comment organisé la participation des délégués de façon à ce n’y ait pas de fouteurs de trouble parmi nous, compte tenu du fait que cette réunion se tient samedi, jour de repas ».
C’est au cours de cette réunion donc que les membres du comité provisoire sont venus nous faire leur proposition (car jusque là nous étions mis dans que l’U.G.T.C.I.) car le problème qui se posait était de savoir qui doit prendre la parole de la présidence : chaque délégués ? Chaque secrétaire général ? Un porte-parole des délégués du personnel, un autre pour les secrétaires généraux ? Un troisième pour l’union.
C’est à la réponse de ces questions qu’unanimement nous avons dit : nous partons devant le Chef de l’Etat, pas question de permettre à tous ceux qui ont envie de soulever leur propre problème de se produire. C’est ainsi que, M. le Président, à l’unanimité, j’ai été désigné porte-parole de tous les travailleurs.
SUITE EN P. 10
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François Ade MENSAH |
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Très honnêtement, très sincèrement, Monsieur le président, en acceptant d’être le porte-parole, mon souci était d’arriver à canaliser, à tempérer les travailleur qui étaient excités, passionnés par manque d’information, de dialogue. Je pensais pourvoir venir en aide aux camarades de l’U.G.T.C.I. qui semblaient être à court d’arguments, car les travailleurs ont eu à poser la question de savoir je cite « nous savons que vous avez rencontré les employeurs avec le chef de l’état comme arbitre. Les employeurs ont proposé 10% d’augmentation quelle a été votre proposition à vous » ? Cette question n’a pas trouvé de réponse, Monsieur le président, et voilà d’où est partie toutes l’affaire : manque d’information, manque de contact. voilà, Monsieur le président, les raison profondes qui ont amené les travailleurs à vous soumettre d’autres doléances.je puis vous affirmer, Monsieur le président,et devant ce conseil national élargi, expression de la nation, que nous n’avons jamais eu l’intention de créer de désordre dans ce pays qui nous est tous cher, encore moins entretenir de la subversion dont les victimes seront à coup sûr, les jeunes. Nous pouvons vous assurer, Monsieur le président, que le climat social n’est nullement inquiété bien au contraire nous restons extrêmement vigilants pour dénoncer tout élément extérieur qui tenterait de la situation pour s’infiltrer dans nos rangs. Monsieur le président, c’est dessein que nous n’avons pas parlé du malaise qui règne au sien de l’U.G.T.C.I. lors de mon exposé ce samedi, car nous avons estimé qu’il s’agissait là d’un problème interne qui n’avait rien de commun avec les doléances que nous présentions. Ce e comité exécutif et nous formons un tout, nous ne sommes pas contre les personnes composant se comité, bien au contraires, ils sont tous nos amis. Voire nos parents. Nous n’avons aucune raison particulière d’en vouloir à leur personne, encore moins de briguer leur place, nous sommes simplement guider par une question de principe. Nous ne contre la présence des parlementaires au sien de l’U.G.T.C.I. Car que demandent les travailleurs ? Sinon que d’être associés à toutes les instances de l’état. Voilà, Monsieur le président, vos enfants qui ont formé le comité provisoire sont loin d’être agitateurs. Ce qui est certain Monsieur le président qu’à la sortie d’ici, mes camarades et moi, prenons l’engagement de convoquer tous les travailleurs d’Abidjan pour leur donner les explications qui leur manquaient pour que vive le président Houphouët –Boigny Chef d’un Etat, discipliné et travailleur. « Je tiens à préciser que les travailleurs, par ma voix acceptent les mesures prises par le gouvernement en leur faveur, après l’accord entre le comité exécutif de l’U.G.T.C.I. et le patronat ».
Je vous remercie.
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