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Union Générale des
Travailleurs de Côte d'Ivoire
Siege Social
Bourse du Travail de Treichville
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Site Web
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ugtcisg@yahoo.fr
 
JOURNEE MONDIALE D'ACTION
POUR LE TRAVAIL DECENT
 
Oratrice : Madame GUIEHOA COULIBALY MARIATOU
Conseiller spécial du Secrétaire Général de l'Union Générale
des Travailleurs de Côte d'Ivoire (UGTCI).
 
 

07 Octobre 2008 : Lancement de la campagne mondiale pour le travail décent

CONFERENCE 
THEME : LE TRAVAIL DECENT

Plan :

  1. Historique et fondements du travail décent
  2. Contexte ou cadre de référence
  3. Historique du travail décent
  1. Définitions
  2. Définition des concepts
  3. Définition opérationnelle
  1. Stratégies de mise en œuvre du travail décent
    1. Les protagonistes ou acteurs
    2. Les objectifs spécifiques ou stratégiques

1. L’emploi
2. La sécurité sociale
3. Les droits des travailleurs
4. Le dialogue social

  1. Les organisations syndicales et le travail décent
    1. Au plan international
    2. Au plan national
  1. Analyse critique
    1. Analyse critique du travail décent en Côte d’Ivoire
    2. Les perspectives

 Conclusion

I .Historique et fondements du travail décent

1.1. Contexte ou cadre de référence

Face à la situation de pauvreté que nous vivons, des initiatives politiques sont prises au niveau international pour une réorientation des stratégies  de développement axée sur l’emploi productif et le travail décent.

Ainsi, en 1995, le Sommet de Copenhague – Sommet mondial pour le développement social – va remettre la personne humaine au cœur de la politique internationale, en désignant la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale dans leur interdépendance, comme les cibles d’une stratégie mondiale de justice sociale. Le sommet marque ainsi un tournant révolutionnaire dans la lutte pour une meilleure condition de vie et de travail.

De même, la conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes qui s’est tenue la même année à Beijing a largement traité les problèmes du travail. En effet, dans le programme d’action qu’elle a adopté, elle mentionne parmi les douze problèmes critiques qu’elle recense, la persistance de la pauvreté  qui pèse de plus en plus sur les femmes, l’inégalité d’accès à l’éducation et à la formation ainsi que les disparités et les insuffisances dans ce domaine, l’inégalité face aux structures et aux politiques économiques, dans toutes les formes d’activités de production et dans l’accès aux ressources.

A partir de 1995, le système des Nations Unies va axer de plus en plus son approche du développement sur la réduction de la pauvreté, en se préoccupant particulièrement sur la féminisation de celle-ci. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) quant à lui élargit sa vision du développement humain en adoptant d’autres critères que l’augmentation du produit intérieur brut ou la progression des revenus. En 1997, la banque mondiale prend ses distances avec le « consensus de Washington », tant critiqué, et élabore un nouveau cadre de développement intégré, davantage axé sur l’allégement de la dette des pays en développement et la réduction de la pauvreté (DRSP).
 
Pareillement, le Fond Monétaire International (FMI) et le comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) évoluent dans le même sens. Progressivement, se profile à l’horizon un nouveau concept.

    1. Historique du travail décent

Le travail décent comme concept et programme a été introduit au BIT en 1999 lors de la 87ème session de la Conférence internationale du travail.
A l’issue du sommet du millénaire en 2000, les Etats membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à travers les objectifs de développement pour le millénaires (OMD), fixent un cadre où l’Organisation Internationale du Travail est habilité à mieux faire comprendre à l’échelle internationale l’importance de l’agenda du travail décent dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Ainsi, le Sommet venait de faire du travail décent une priorité en accordant une attention particulière à la jeunesse. Depuis lors, de nombreux travaux ont été faits avec l’appui du BIT pour la promotion du travail décent. Qu’en est-il au niveau continental ?

Au niveau du continent africain, les années 2001 et 2002 ont été marquées par deux grands événements ; il s’agit du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) d’une part et d’autre part de la création de l’Union Africaine (U.A). A travers ces deux structures, le continent africain va s’engager dans la promotion du travail décent (37ème session ordinaire, Lusaka, Zambie, juillet 2001, Conférence des chefs d’Etats).
 
Comme vous le constatez, le travail décent pour tous est un objectif certes séduisant,  mais les réalités qui nous entourent montrent combien il sera difficile de gravir les paliers qui y conduisent.

C’est pourquoi il nous parait utile dans notre approche méthodologique de définir les concepts afin de retenir une définition opérationnelle de la notion de travail décent, d’énoncer les objectifs et les stratégies de mise en œuvre. Dans ce cadre, nous indiquerons dans un premier temps les protagonistes ou acteurs du travail décent et dans un second temps, les objectifs spécifiques ou stratégiques à savoir : l’emploi, la sécurité sociale, les droits des travailleurs, le dialogue social.

Nous nous attellerons surtout, dans le contexte qui est le notre, à montrer le rôle des organisations syndicales dans la promotion du  travail décent aussi bien au plan international qu’au plan national.

Pour finir, il nous appartiendra avant de conclure de faire d’une part une analyse critique du travail décent en Côte d’Ivoire et d’autre part les perspectives.

II- Objectifs du travail décent

2.1. Définition des concepts

  1. Le travail, nom masculin dont le pluriel est travaux, se défini selon le dictionnaire multifonctions de MEDIA DICO (dictionnaire en ligne), comme   l’ ensemble des activités sociales qui constituent toutes les productions utiles à la société. Il indique aussi le labeur, la peine qu'on prend pour faire quelque chose. C’est encore l’occupation à laquelle on se livre habituellement pour gagner sa vie. Plusieurs autres définitions se rattachent à la notion de travail. Mais nous ne retiendrons que celles-ci et plus particulièrement la dernière car elle se rapproche plus parfaitement au sens de notre exposé.
  1. Le mot  décent,  au féminin décente est un adjectif et se rapporte à ce qui est conforme à la décence, à la bienséance ; qui est correct.
  2.  La décence quant à elle est un nom féminin qui signifie la bienséance en ce qui concerne la pudeur, le respect des convenances.


C’est l’ensemble de ces définitions conceptuelles qui nous permettra d’ébaucher une définition opérationnelle du travail décent.

 2.2. Qu’est-ce que le travail décent ?

Le travail décent est un concept ou programme composé de quatre éléments à savoir : l’emploi ; les normes, principes et droits fondamentaux au travail ; la protection  sociale et le dialogue social pour permettre aux hommes, femmes et jeunes d’avoir une vie décente.

Ce concept ne devrait pas s’appliquer seulement aux salariés employés dans le secteur formel. Il concerne aussi les indépendants, les travailleurs à domicile et le secteur informel. Cette question est importante pour les pays en développement mais elle l’est aussi pour les pays développés où le marché du travail se trouve en pleine mutation.

La question est délicate car ce concept est multidimensionnel. Il est donc difficile de trouver un indice synthétique susceptible de résumer en une valeur les différentes dimensions du travail décent. C’est pourquoi une stratégie pour atteindre les objectifs du travail décent a été mise sur pied par le BIT.

III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent

La stratégie de mise en œuvre du travail décent se base sur ses quatre piliers essentiels. Pour l’accomplir, différents acteurs entrent en ligne de compte.

3.1. Les protagonistes ou acteurs du travail décent

Dans l’administration publique, le gouvernement est un protagoniste essentiel du travail décent. Car il a pour mission d’assurer le respect et l’application des dispositions constitutionnelles et légales concernant les conditions de travail.
Qui sont les autres acteurs ?

      1. L’employeur, qu’il soit public ou privé
      2. L’employé
      3. La travailleuse ou le travailleur

NB : Ici la travailleuse ou le travailleur est la personne qui exerce une activité renumérée ou pas. Ainsi nous avons les travailleurs salariés et des travailleurs non rémunérés par un tiers.

Par exemple, le secteur informel qui regorge la majorité des populations des pays en voie de développement avec un fort taux de femmes et de jeunes (jusqu’à 93% des emplois disponibles pour les jeunes sont informels ou non protégés). C’est le cas de la Côte d’Ivoire.  Face à cette réalité, quels objectifs vise le travail décent?

    • Les objectifs spécifiques ou stratégiques

Les objectifs visés s’articulent autour de :

  • La promotion de l’emploi décent
  • La promotion de la sécurité sociale
  • La promotion des droits des travailleurs
  • L’instauration du dialogue social

3.2.1. L’emploi « décent »

Ce premier indicateur recouvre trois aspects: les possibilités d’emploi, la rémunération et les conditions de travail

  • La première dimension peut être mesurée par le biais du taux de participation, du rapport entre l’emploi et la population totale et/ou du taux de chômage, sachant que le premier indicateur est la somme des deux autres. Ces différents indices peuvent être décomposés en fonction du genre, de l’âge, du niveau de qualification ou de la nationalité. Le problème avec ce type de mesure est que l’on ne tient pas compte du nombre d’heures de travail effectif. Le ratio emploi/population peut varier fortement d’un pays à l’autre ou d’une période à l’autre pour différentes raisons. Dans les pays développés, ce ratio tend à diminuer en raison des comportements de retraites anticipées ou de la prolongation des études. Les différences entre pays, et notamment avec les pays en développement, proviennent principalement de la participation des femmes au marché du travail rémunéré. Le taux de chômage varie lui aussi fortement d’un pays à l’autre allant  d’un minimum de 3 à 4% selon les normes du BIT dans les pays développés à 14 ou 15%. Ce taux varie aussi beaucoup dans les pays en transition avec une hausse dans tous les pays depuis le passage à l’économie de marché. La variance est aussi très élevée parmi les pays en développement. Dans ces pays, compte tenu des systèmes de sécurité sociale peu développés, les personnes ne peuvent se permettre de rester longtemps sans travail ce qui réduit la pertinence de cet indicateur. Le taux de chômage varie aussi beaucoup d’un groupe de la population à l’autre sachant qu’il est généralement plus élevé pour les jeunes, les femmes et les étrangers. Si le taux de chômage des jeunes est plus élevé en revanche, la durée est plus brève que pour les personnes plus âgées. A côté du taux de chômage, il faudrait toujours ajouter des informations relatives à la durée du chômage. Cette information devrait aussi être reliée, surtout dans les pays en développement, à des données sur la proportion de bas salaires ou de « working poor ».
  • La rémunération: c’est une des dimensions importantes de la qualité des emplois disponibles. On peut l’appréhender par le biais de la proportion de travailleurs gagnant moins de 50% du salaire médian ou moins qu’un seuil absolu de pauvreté (nationale ou internationale). Par exemple en Côte d’Ivoire, le PIB par habitant en 2004 était de 1500 (Source C.I.A *derniers chiffres disponible en 2005.)
  • Conditions de travail (travail de nuit ou de dimanche, vacances payées ou accidents professionnels), Il existe à ce jour peu de statistiques relatives au pourcentage de décès ou d’accidents. Plus encore, elles n’existent souvent que pour les emplois du secteur formel alors que la situation est nettement plus défavorable dans le secteur informel ou dans les emplois au noir.

3.2.2. La sécurité sociale

Le système de sécurité sociale a pour objectif de combler les besoins urgents de subsistance et de prévenir les risques de l’existence. Ces droits sont souvent liés au travail rémunéré par le biais des cotisations. Elles sont parfois liées aux ressources sans conditions de cotisation mais seulement de besoins. Dans les pays développés, le système de sécurité sociale a été construit sur la base d’une norme de travail salarié qui est remis en cause par les mutations du marché du travail.

Un premier indice de l’extension de la sécurité sociale consiste à examiner le pourcentage des dépenses publiques pour les assurances sociales par rapport au PIB.

Le deuxième indice consiste à mesurer le pourcentage de la population couverte contre les risques de chômage, maladie, maternité, accidents professionnels, vieillesse, invalidité, survie.

En Côte d’Ivoire, les travailleurs du secteur public ne bénéficient pas d’une couverture sanitaire  contrairement à ceux du secteur privé qui sont couvert par la CNPS.

3.2.3. Les droits des travailleurs

Cette troisième dimension du travail décent concerne le travail forcé, le travail des enfants, la discrimination et la liberté d’association

  •  Pour mesurer l’ampleur du travail des enfants, on peut utiliser des indices directs tels que le travail des enfants de moins de 14 ans ou indirects tels que le pourcentage d’enfants qui ne sont pas insérés dans une formation secondaire.

C138 : Conventions sur l’âge minimum, 1973 ;
C182 : Convention sur la pire forme de travail des enfants, 1999

  • La discrimination se définit comme une situation dans laquelle des personnes ayant des profils parfaitement identiques n’ont pas les mêmes chances d’embauche, de promotion, d’accès à des secteurs économiques donnés ou qui ne reçoivent pas le même salaire. Ce concept doit être clairement distingué de celui d’inégalités qui peut être dû à des différences de formation, d’expérience professionnelle ou d’ancienneté. La discrimination peut être basée sur le genre, la nationalité, la religion ou la race. Si les inégalités peuvent être facilement mesurées par le biais des disparités de salaires, des différences de taux de participation, ou de différence de taux de chômage, la discrimination est, elle beaucoup plus difficile à appréhender. Pour y parvenir, il faudrait trouver, au sein de chaque entreprise, un jumeau auquel on puisse comparer la personne qui pourrait être victime de discrimination. Cela contribue à rendre les lois sur l’inégalité inopérantes ou inapplicables. En côte d’Ivoire par exemple, intégrer   la gendarmerie est exclusivement réservé aux hommes.

3.2.4. Le dialogue social

C’est un moyen pour résoudre les conflits et atteindre une solution équitable et efficace tout en permettant les ajustements nécessaires au progrès social. Ce dialogue doit avoir lieu entre employeurs et employés, entre les managers et les travailleurs et entre les partenaires sociaux et l’Etat.
Pour permettre au dialogue de s’instaurer, il faut que la liberté d’association existe. Le dialogue social repose sur trois piliers:
1. Les négociations collectives ;
2. Les droits démocratiques au sein de l’entreprise et de la société ;
3. La participation des partenaires sociaux  aux commissions chargées d’élaborer les nouvelles lois économiques et sociales.

Comme nous pouvons le constater, les travailleurs sont les acteurs clés du travail décent. Au vu de ce qui précède, on peut se poser les questions suivantes :
Que font les organisations syndicales dans la mise en œuvre du travail décent ?
Quel doit être le rôle des organisations syndicales dans la promotion du travail décent ?

IV. Les organisations syndicales et le travail décent
4.1. Au plan international

  • Les actions de la CSI

La Confédération Syndicale Internationale (CSI) pour sensibiliser les travailleurs du monde entier à la politique de mise en œuvre du travail décent a tisser des alliances avec une série d’organisations, d’institutions et d’instances de direction que sont: la Confédération Européenne des Syndicats (CES), Solidar, le Forum progressiste mondial et Social Alert International. Cette alliance a pour but de placer le travail décent au cœur des politiques de développement économique,  commercial, financier et social à l’échelon national, régional et international.

Ainsi, pour matérialiser cette alliance et faire du travail décent une priorité, la date du 7 Octobre 2008 a été retenue comme journée mondiale de lancement de la campagne pour la promotion du travail décent. Pour sa réussite, La CSI a élaboré du matériel destiné à aider à planifier des activités, en particulier sur les trois thèmes de la journée, à savoir :

  • Les droits au travail
  • La solidarité
  • L’éradication de la pauvreté et des inégalités.
  • L’Appel à l’action

A Lisbonne, en Octobre 2007, l’Alliance «Un travail décent pour une vie décente» a organisé un évènement préalable à la grande Conférence de l’OIT sur  le travail décent. Des hauts responsables de la prise de décisions des gouvernements nationaux et d’institutions internationales ont été invités à signer l’Appel à l’action »Un travail décent pour une vie décente ». Cet Appel comporte sept demandes essentielles, notamment le changement de normes commerciales injustes, la protection des droits des travailleurs à se syndicaliser, la ratification et la mise en œuvre des conventions de l’ONU et de l’OIT sur la protection des travailleurs migrants et la garantie d’une protection sociale à la population mondiale qui en est dépourvue, soit 60% de cette population.

  • Les actions de la CSI en faveur des femmes

Lors de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2008, la CSI lança la campagne « une vie décente pour les femmes » qui promeut le travail décent pour les femmes et  l’égalité de genre dans les politiques d’emploi et les conventions de travail.

  • Actions de la jeunesse pour le travail décent

A la veille du sommet du G8, à Berlin en Allemagne, deux cents (200) jeunes issus des six continents se sont réunis et ont débattu de questions et de stratégies en vue de surmonter les obstacles au travail décent. Une déclaration de dix (10) revendications, exhortant les dirigeants du G8 à aborder de toute urgence les questions économiques et sociales qui empêchent les jeunes de trouver un emploi ou les confinent dans des emplois précaires ou  peu sûrs, a été remise à Kajo Wasserhoevel, vice ministre allemand du travail et des affaires sociales. Depuis la réunion de Berlin, le Comité de la jeunesse de la CSI a adopté une politique sur le travail décent pour les jeunes et s’est engagé à prendre une part active à la campagne.

    • Au plan national
L’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI) qui est l’affiliée de la CSI en Côte d’Ivoire, fait de la promotion du travail décent une priorité. C’est pourquoi elle a organisé cette cérémonie à l’instar des Cent soixante millions

(160.000.000) d’affiliés de la CSI dans le monde entier. Au moment où nous somme ici, a faire le lancement officiel de la campagne, GUY RIDER, Secrétaire Général de la CSI se trouve à Paris pour soutenir des affiliés de France et son 1e adjoint notre soeur la camarade CISSE Maïmounata se trouve à Berlin en Allemagne pour participer au lancement de la promotion du travail décent. C’est dire que l’UGTCI est en phase avec les objectifs du travail décent.

Ceci nous permet de dire que l’UGTCI avec son guide ADE Mensah est engagé dans la promotion du travail décent qui reste et demeure l’unique alternative pour l’épanouissement des travailleurs du monde entier. Camarade, merci pour cette bonne initiative qui nous permettra d’avoir la vision de tous les acteurs du travail et pourquoi pas sceller une « Alliance Nationale pour la Promotion du Travail Décent » en Côte d’Ivoire. Comme vous le voyez, l’UGTCI est sur l’échiquier international, une organisation syndicale avec laquelle la CSI peut réussir la campagne promotionnelle du travail décent. Pour avoir signé l’Appel à l’action, nous sommes sur les Sites Internet de la CSI. Il suffit de visiter les sites www.ituc-CSI.org et  www.decentwork.org

V-Les perspectives  du travail décent

    1. Analyse critique de la mise en œuvre du travail décent en Côte d’Ivoire

Si nous nous referons au rapport du Directeur Général du BIT, Monsieur, sur la dixième (10ème) Réunion régionale africaine à Addis-Abeba en décembre 2003, dans lequel il dit, et je cite : « Au Cameroun et en Côte d’Ivoire, les partenaires sociaux ont obtenu que  les problèmes d’emploi et de protection sociale soient abordés dans le dialogue qui s’est engagé sur la stratégie de réduction de la pauvreté et que la question de l’emploi soit traitée de façon plus nette dans les documents préliminaires de stratégie.
Et bien que dans des pays de plus en plus nombreux, des organisations d’employeurs et de travailleurs soient invitées à participer pleinement à toutes les phases de la procédure, les partenaires sociaux ont souvent le sentiment frustrant que leurs avis et leur soutien pèsent peu. » Malheureusement, ces réactions ne semblent pas avoir été pris en comptes dans la gestion des question d’emploi, de protection sociale et d’égalité entre homme et femme. Ces insuffisances dans la mise en œuvre  des objectifs clés du travail décent dans ces deux pays en général et singulièrement en Côte d’Ivoire amènent à faire les critiques si dessous. Mais bien avant un parcours rapide du tableau suivant nous montre  nous semble édifiant à plus d’un titre.

      1. l’emploi

Tableaux 1 et 2 en annexe

Tout ce déficit  amène la majeure partie de la population à s’engouffrer dans le secteur informel qui n’a aucune réglementation. Aucune protection sociale (pension, allocations viagères, soins de santé etc.)

      1. les droits des travailleurs et le Dialogue social

La Côte d’Ivoire a ratifié beaucoup de conventions mais leur l’application pose problème car les employeurs foulent au pieds les règles élémentaires de la
C87 : Convention sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, 1948;
C98 : Convention sur le droit d’organisation et de négociation collective, 1949;
C150 : Convention sur l’administration du travail, 1978 ;
C151 : Convention sur les relations de travail dans la fonction publique, 1978 ;
C154 : Convention sur la négociation collective, 1981.

Et le gouvernement qui devrait être l’arbitre lui-même se trouve être parfois réfractaire devant le respect de ces conventions. Par  exemple, les soins de santé des fonctionnaires ne sont pas assurés par l’Etat; les salaires stagnent alors que le coût de la vie a atteint un point culminant ; la sécurité et l’hygiène laissent à désirer dans certains services publics. Il en est de même pour le matériel usuel.

Dans le privé, certains employeurs foulent au pied les règles élémentaires de la convention collective telle que la C103 sur l’allaitement maternelle ; les comités d’hygiène et de sécurité.

Nous exhortons l’Etat à payer la part patronale ou les employeurs payent la part patronale pour participer aux soins de santé des agents. Et l’invitons à faire fonctionner tous les éléments du Dialogue social et à mettre en œuvre les résolutions du forum social à grand Bassam.

Aux employeurs, le respect des engagements pris vis-à-vis de leurs employés afin de leur assurer une meilleure protection.

    1. Les perspectives

La CSI pour permettre aux organisations syndicales d’évaluer la manifestation pratique du travail décent  dans un Etat donné a défini les indicateurs suivants :

5.2.1. L’Emploi:

  1. un revenu équitable assurant une vie décente
  2. une égalité de traitement et de chance pour tous
  3. de bonnes conditions de travail
  4. une santé et une sécurité sur le lieu de travail
  5. un accès à un travail significatif et productif
  6. des perspectives de développement personnel

5.22.  Les Droits des travailleurs par rapport à l’emploi ?

  1. la liberté de se syndicaliser
  2. la liberté d’expression
  3. la possibilité pour les femmes et les hommes de participer aux décisions qui touchent leur vie
  4. le droit de négocier collectivement
  5. ne pas être victimes de la discrimination
  6. ne pas être victimes du travail forcé
  7. ne pas être victimes du travail des enfants
  8. la reconnaissance légale et l’accès à un système juridique
  9. l’existence de lois du travail et l’Etat de droit

5.2. 3. La  Protection sociale :

  1. le lien important entre l’emploi productif et la sécurité pour ceux qui, pour une raison ou une autre sont sans emploi ;
  2. la protection de la perte ou de la réduction des revenus en raison du chômage, de lésions, de la maternité, de la paternité, de la vieillesse, ou de tout type de difficulté des conditions de vie ;
  3. les sociétés justes et inclusives

5.2.4.  Le Dialogue social :

  1. le droit et la possibilité des travailleurs/euses et des employeurs d’être représentés à travers leurs organisations
  2. l’obtention des meilleures solutions et des solutions les plus durables à travers la coopération qui est au cœur de la stabilité sociale, de la croissance soutenue et du développement durable
  3. l’existence des canaux à travers desquels des conflits peuvent être discutés et résolus

A partir de ces indicateurs, chacun  devra à son niveau sur son lieu de travail évaluer au quotidiens l’effectivité du travail décent. Celui-ci doit être le leitmotiv de chaque travailleur dans son domaine d’activité. Il appartient aux organisations nationales de mener des actions à travers un thème choisi en rapport avec les quatre piliers du travail décent.

Nous invitons également les gouvernements à honorer leurs engagements à mettre le travail décent au cœur de leur politique de développement durable. Car, en juillet 2006, les gouvernements au Conseil économique et social des Nations Unies ont adopté une Déclaration ministérielle dont le premier article stipule: 
« Nous sommes convaincus de la nécessité de créer un environnement aux niveaux national et international qui soit propice à la réalisation du plein emploi productif et d’un travail décent pour tous en tant que fondement d’un développement durable »

En résumer, qui dit travail décent dit emploi et perspective d’avenir, conditions de travail, possibilité de concilier travail et vie de famille, de scolariser ses enfants ou de les soustraire à l’exercice prématuré d’une  activité économique.

Qui dit travail décent dit aussi égalité entre homme et femme, reconnaissance des mérites, possibilité donné aux femme de choisir et de maîtriser leur vie ; capacité de trouver sa place sur le marché du travail, de suivre l’évolution technologique et de rester en bonne santé.
C’est pourquoi, Mieux qu’une vision de l’esprit, le travail décent doit être une réalité pour tous.

Conclusion

Le travail décent, c’est pouvoir donner libre cours à l’esprit d’entreprise, recevoir une part équitable de la richesse que l’on a contribué à créer et ne pas subir de discrimination ; c’est faire entendre sa voix sur le lieu de travail dans sa communauté. Dans les cas les plus extrêmes, c’est passé de l’Etat de subsistance à celui d’existence. Pour beaucoup, le travail décent est le moyen primordial de sortir de la pauvreté. Pour bien d’autre encore, c’est ce qui permet de réaliser des aspirations personnelles dans la vie quotidienne et d’exprimer sa solidarité. Partout et pour tout le monde, travail décent est synonyme de dignité humaine.

Qu’en pensez-vous ?

 
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