II. PARTICIPANTS:
2. Les Etats membres ci-après invités ont été représentés :
- République du Benin
- Burkina Faso
- République de Côte d‘Ivoire
- République de Guinée
- République de Guinée Bissau
- République du Mali
- République du Niger
- République du Sénégal
- République du Togo
Seul le Cap Vert n’a pas pu participer à l’atelier.
3. Les organisations suivantes étaient également représentées à la rencontre :
- Le Bureau International du Travail (BIT), partenaire principal de la Commission dans l’animation technique de l’atelier.
- Le PNUD à travers le Programme Régional sur la Cohésion Sociale et Emploi des Jeunes en Afrique Sub-saharienne (PNUD/YERP).
La liste complète des participants est annexée au présent rapport.
III. CEREMONIE D'OUVERTURE
4. Trois discours ont été prononcés au cours de la cérémonie d'ouverture présidée par Mme Somkinda TRAORE / OUEDRAOGO, Secrétaire Générale du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale du Burkina Faso.
Discours de la CEDEAO
5. Dans son discours, le Directeur des Affaires humanitaires et sociales, Dr Daniel Eklu, a remercié au nom du Président de la Commission le Gouvernement du Burkina Faso pour son hospitalité ainsi les participants venant des pays francophones et lusophones de la CEDEAO. Il a vivement remercié le BIT pour la collaboration et l’appui technique fourni dans le cadre de la mise en œuvre des programmes de la CEDEAO.
6. Cet atelier sur les indicateurs du travail décent, donne le coup d’envoi à un ambitieux programme de formation initié par la CEDEAO, permettant ainsi de renforcer les capacités et les compétences des experts des Etats membres dans le domaine des Affaires Sociales, conformément aux dispositions de la politique du travail et de l’emploi de la CEDEAO adoptée en 2009 à Abuja par les chefs d’Etats.
La CEDEAO, à travers sa politique du Travail et de l’Emploi, ambitionne d’accompagner les pays membres dans leurs différentes politiques et programmes, soutenir les petites et moyennes entreprises, promouvoir les investissements dans les secteurs à forte intensité d’emploi, renforcer les systèmes de sécurité et de protection sociale, consolider les compétences des travailleurs pour une meilleure productivité dans la sous-région.
Discours du Représentant du BIT
7. Le Représentant du BIT, Mr Honoré Djerma, a prononcé un discours au nom du Directeur du Bureau Régional du BIT pour l’Afrique et au nom du Directeur de l’Equipe de Travail Décent/Bureau Pays de Dakar. Il a formulé des remerciements à l’endroit du gouvernement et du peuple Burkinabé ainsi qu’à la CEDEAO pour avoir pris sur elle le devoir d’organiser cet important atelier de formation à l’endroit de ses pays membres.
8. Il a souligné toute l’importante du thème de cet atelier portant sur les indicateurs du travail décent et la nécessité pour les Etats à les élaborer. Il a indiqué que le sujet mesure du travail décent aurait été débattu à la 17e Conférence Internationale des Statisticiens du Travail de Décembre 2003, qui avait recommandé au BIT de poursuivre ses travaux sur la mise au point des indicateurs. Il a aussi insisté sur l’importance de produire des données statistiques comparables et harmonisées.
9. Cet atelier, qui constitue une base technique nécessaire et indispensable, aura certainement un impact positif sur l’amélioration des statistiques du travail décent dans les pays. Il a aussi exhorté à plus de plaidoyer auprès des autorités nationales pour des soutiens plus actifs à des enquêtes nationales sur l’emploi et la valorisation des sources administratives. Il a assuré de la disponibilité du BIT à accompagner aussi bien la Commission de la CEDEAO ainsi que les participants des Etats Membres à renforcer leurs capacités techniques.
10. Un appel a été lancé à la CEDEAO pour mettre en place des directives et dispositions sous-régionales propices au développement d’un système d’information sur le marché du travail performant et pérenne dans chacun des Etats. Il a été suggéré également la mise en place d’une plateforme d’action qui conduira au développement d’un système performant d’information sous-régional sur le marché du travail.
Discours d’ouverture de la Secrétaire Générale du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale du Burkina Faso.
11. Le discours d'ouverture a été prononcé par la Secrétaire Générale du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale, Mme Somkinda TRAORE / OUEDRAOGO, au nom du Ministre et l’ensemble du Gouvernement du Burkina Faso. Elle a souhaité la bienvenue à l’ensemble des participants et a vivement félicité la CEDEAO et le BIT qui, dans leur élan de collaboration, ont bien voulu organiser cet atelier de formation. Cette synergie BIT-CEDEAO constitue un véritable vecteur d’intégration des peuples à travers l’harmonisation des pratiques en matière de statistiques du travail fiables pour la planification et le contrôle du progrès économique et social.
12. En effet, la série de formation initiée par la CEDEAO vise à outiller les pays membres de rudiments nécessaires à une meilleure connaissance des outils de mesure du travail décent, de nouveaux indicateurs de travail décent liés aux OMD, des indicateurs sur l’économie informelle, ainsi que les principales sources statistiques servant à la production des données sur le marché du travail.
13. Cette formation permettra aux participants de contribuer à actualiser les méthodes et outils de mesure et de suivi du travail décent dans le cadre des politiques de l’emploi et systèmes de suivi nationaux.
14. Elle a déclaré ouvert l’atelier de formation sur les indicateurs de travail décent pour les pays francophones et lusophones de la CEDEAO.
IV. ADOPTION DE L'ORDRE DU JOUR
16. L'ordre du jour adopté a porté sur les points suivants :
- Cérémonie d’ouverture
- Election du bureau
- Introduction générale
- Présentation sur les thèmes suivants :
- Portée statistiques du travail : convention 160 et Recommandation R170 de l’OIT sur les statistiques du travail, les Conférences Internationales des Statisticiens du Travail (CIST).
- Rôles et Informations sur le marché du travail dans les pays participants ;
- Indicateurs du travail décent ;
- Sources Statistiques et indicateurs ;
- Indicateurs OMD ;
- Identification des priorités du travail décent par pays ;
- Présentation du projet d’harmonisation des SIMT ;
- Relevé des points saillants de l’atelier – Evaluation – Clôture ;
V. ELECTION DU BUREAU
15. Le bureau suivant a été élu :
Président : Burkina Faso, M. NAMA Mamadou,
Rapporteurs : République du Togo M. TSIKPLONOU Mokli Ephrem
République du Mali M. MODIBO Koly Keita
VI. PRESENTATIONS
Introduction générale
17. Cette première séance a permis de faire une présentation et une introduction générale de l’atelier ainsi qu’une revue de l’agenda de l’atelier. Ce fut aussi l’occasion de présenter les objectifs de l’atelier. Les participants se sont présentés en déclinant leurs attentes par rapport à l’atelier qui se résument en six points essentiels, à savoir :
- Connaitre les indicateurs « emploi » (particulièrement ceux des OMD) et les outils méthodologiques de mesure du travail décent ;
- Améliorer la qualité des statistiques de l’emploi par l’appropriation et la mise en œuvre efficace du programme de renforcement des capacités de la CEDEAO ;
- Mettre en place un réseau des acteurs en charge de la mesure et du suivi du travail décent dans les pays de la CEDEAO ;
- Renforcer les capacités d’analyse des acteurs nationaux pour la maîtrise des liens entre le travail décent et d’autres concepts comme l’économie informelle, la pauvreté et la protection sociale ;
- Avoir les appuis techniques pour la mise en œuvre du programme pilote sur les indicateurs du travail décent ;
- Comprendre le rôle des organisations syndicales et patronales dans la production de statistiques fiables sur le marché du travail.
Portée statistiques du travail : convention 160 et Recommandation R170 de l’OIT de l’OIT sur les statistiques du travail, les Conférences Internationales des Statisticiens du Travail (CIST).
18. La deuxième séance a permis de présenter les conventions et recommandations de l’OIT et les outils d’appui aux statistiques du travail. Les grands axes de la convention 160 et de la recommandation 170 ont été expliqués ainsi que leurs objectifs et contenu. Il a été évoqué qu’à l’exception du Bénin, aucun autre pays membre de la CEDEAO n’a ratifié la Convention 160 malgré la flexibilité de ses dispositions.
19. A la suite de cette présentation, un exposé détaillé a été fait sur les objectifs principaux des Conférences internationales des statisticiens du travail (CIST). Les différentes résolutions prises lors des dernières CIST ont été présentées aux participants pour leur information.
20. Après ces interventions, un débat a permis aux participants de mieux comprendre essentiellement le rôle de chaque acteur du monde du travail dans la ratification des conventions. Le BIT et la CEDEAO doivent apporter leurs concours aux acteurs du monde du travail dans cette démarche afin que les pays de la sous-région puissent ratifier au moins la convention 160.
Rôles et Informations sur le marché du travail dans les pays participants
21. Cette séance a aidé à faire un rappel des mots clés tels que travail, marché du travail, information sur le marché du travail, système d’information, système d’information sur le marché du travail (SIMT). Le dispositif central du SIMT qu’est l’observatoire de l’emploi et de la formation ainsi que les conditions de sa mise en place au niveau national ont été aussi présentée. La création de l’observatoire nécessite une approche séquentielle qui doit prendre en compte la mise en place d’un cadre institutionnel approprié (OEF), la production d’information sur le marché du travail, l’identification des principaux obstacles à la création de l’emploi, la définition des priorités, etc.
22. L’exposé sur la crise et l’emploi dans les stratégies de développement a permis aux participants d’identifier d’une part l’impact de la crise et ses effets. Il a été reconnu que la crise économique et financière mondiale a eu des répercussions sur l’emploi et les conditions de travail en Afrique Sub-Saharienne. De ce fait, l’emploi doit être placé au cœur des stratégies de sortie de crise par la promotion d’une croissance favorable à l’emploi tel que préconisé par le pacte mondial pour l’emploi. Il est aussi important de renforcer les systèmes nationaux d’information sur le marché du travail.
Indicateurs du travail décent
23. Durant cette séance l’expert du BIT a présenté une vue d’ensemble du cadre de suivi et de mesure du travail décent. Dans son intervention l’exposant a mis en exergue le concept de travail décent qui se repose sur les 4 piliers, à savoir : l’emploi, la protection sociale, les droits des travailleurs et le dialogue social. Il a passé en revue l’ensemble des indicateurs du travail décent y compris les indicateurs OMD tout en indiquant leur complémentarité.
Sources Statistiques et indicateurs
24. La séance 5 a porté sur les sources statistiques et indicateurs. Cet exposé a essentiellement fourni des conseils aux participants sur les sources statistiques du travail et leurs meilleures applications pour la production de statistiques de base. L’exposé a relevé les difficultés rencontrées dans l’utilisation des statistiques car elles sont confrontées à des enquêtes irrégulières, inadaptation ou faible exploitation des fichiers administratifs, etc.
Indicateurs OMD
25. Les participants ont suivi ce thème sur les indicateurs OMD avec beaucoup d’intérêt. Les experts ont présenté les 5 indicateurs portant sur le plein emploi productif et le travail décent pour tous, la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation économique des femmes qui sont utilisés pour suivre le progrès achevé vers l’OMD 1B (sur le plein emploi et la possibilité pour chacun y compris les femmes et les jeunes, de trouver un travail décent et productif) et l’OMD 3.
Identification des priorités du travail décent par pays
26. Cette séance s’est déroulée par pays. Les travaux en commission par pays ont été organisés et ont porté sur les mesures et suivi du travail décent. Chaque pays a identifié les indicateurs de travail décent existants au niveau national en précisant les sources des informations données. Les pays ont également pu identifier les priorités au niveau des indicateurs de travail décent qu’ils envisagent d’intégrer dans les systèmes d’indicateurs de suivi des plans de développement nationaux. Les rapports par pays sont joints en annexe de ce document.
Présentation du projet d’harmonisation des SIMT
27. Le PNUD à fait une présentation du Programme Régional pour la Cohésion Sociale et l’Emploi des jeunes en Afrique Sub-Saharienne (YERP en anglais ; Youth Employment Regional Programme) qui est entièrement financé par le royaume d’Espagne. L’objectif de ce programme est de générer des emplois décents pour les jeunes et promouvoir la cohésion sociale par le soutien à la formulation et à la mise en œuvre des politiques en faveur des pauvres, etc. Ce programme a 5 composantes dont une composante majeure sur la production d’information sur le marché du travail pour influencer les législations et les politiques de l’emploi. Huit pays de la sous-région Ouest Africaine sont bénéficiaires du projet: Cap Vert, Cote d’Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Sénégal, Sierra Leone. Le PNUD conduit présentement, dans le cadre du programme YERP un projet sur l’élaboration d’une liste minimale d’indicateur sur l’emploi, le travail et la formation professionnelle en Afrique.
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VII. RESULTATS DES TRAVAUX
28. Les participants se référant :
- au sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté tenue à Ouagadougou en 2004,
- au programme de Travail Décent pour l’Afrique 2007 – 2015,
- au Pacte Mondial pour l’Emploi,
- à la Feuille de route pour la mise en œuvre du Pacte Mondial pour l’emploi en Afrique de décembre 2009 à Ouagadougou,
- à la Politique du Travail et de l’Emploi de la CEDEAO,
ont pris note que la production statistique relative à l’emploi rencontre des difficultés spécifiques dues notamment à :
- l’irrégularité des enquêtes sur l’emploi ;
- l’insuffisance des analyses tirées des résultats produits et conséquemment leur faible utilisation par les décideurs concernés ;
- la faible valorisation des sources administratives
- l’insuffisance d’adhésion des gouvernements à la Convention 160 et à la Recommandation 170 du BIT ;
29. Les participants recommandent :
30. Aux Etats Membres :
- d’organiser des ateliers pays de sensibilisation sur les Indicateurs du Marché du Travail en vue de leur intégration dans les projets et programmes ;
- de mener des plaidoyers pour la ratification de la Convention 160 et l’application de la Recommandation 170 par tous les pays ;
- de créer des Observatoires Nationaux de l’Emploi et de la Formation (ONEF) dans les pays qui n’en disposent pas encore ;
- de doter les ONEF de statut adéquat de gestion et de fonctionnement pour leur permettre de jouer leur rôle d’outil d’aide à la prise de décision ;
- de développer les SIMT des pays en (i) incluant des enquêtes 1-2-3 et enquêtes emploi régulières qui sont des sources potentielles d’indicateurs sur l’évaluation du marché du travail ; (ii) harmonisant les questions clés sur le marché du travail (régularité, concepts, méthodologies, etc.) ;
- de mettre en place un mécanisme de financement pérenne du SIMT en rapport, si besoin, avec les partenaires sociaux ;
- d’assurer le suivi du travail décent et des programmes d’emploi et de formation
- de diffuser le plus largement possible, tant au niveau national qu’au niveau international, les résultats des enquêtes emplois organisées ;
- d’organiser en partenariat avec la CEDEAO et le BIT des ateliers de restitution des résultats issus des Conférences Internationales du Travail au niveau national.
31. A la CEDEAO
- de créer, en synergie avec l’UEMOA, un Observatoire de l’Emploi et de la Formation pour la CEDEAO ;
- de mener des plaidoyers auprès des Partenaires Techniques et Financiers pour rechercher des financements dans le cadre de la mise en œuvre du projet de renforcement des SIMT ;
- de mener un plaidoyer auprès des pays membres sur les avantages à tirer de la ratification de la Convention 160 et de la Recommandation 170 du BIT ;
- de s’impliquer davantage dans la mise en œuvre du projet de mise en place d’un Cadre d’Harmonisation et de Coordination des Statistiques sur le Marché du Travail de l’Union Africaine ;
- d’appuyer la mise en place d’un mécanisme de financement pérenne de la production des IMT dans les pays membres ;
- de mettre en place un réseau des experts sur les statistiques du travail dans le but de cultiver et d’entretenir les échanges d’expérience ainsi que la réflexion sur la recherche de concepts et de méthodes adéquats et pertinents et adaptés à la sous région ;
32. Au Bureau International du Travail :
- de renforcer la sensibilisation sur la Convention 160 et la Recommandation 170 dans les pays et mener des plaidoyers auprès des gouvernements afin de ratifier celle – ci ;
- d’appuyer les pays à adapter les normes internationales sur les statistiques du travail (Convention 160 et Recommandation 170) et les résolutions issues de CIST, etc.;
- d’encourager et appuyer les pays à mener des études sur l’impact de la prise en compte de la dimension de l’emploi dans les DRSP
- d’apporter un appui technique à la tenue des ateliers nationaux sur les indicateurs de travail décent ;
- de fournir dès que possible des manuels sur les définitions et concepts des indicateurs du travail décent.
VIII. ADOPTION DU RAPPORT DE L'ATELIER
33. Les experts ont examiné et adopté le présent rapport de l’atelier.
IX. CEREMONIE DE CLOTURE
34. La cérémonie de clôture a été présidée par Mme la Secrétaire Générale du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale du Burkina Faso. Elle a adressé ses remerciements aux participants ainsi qu’à la CEDEAO et le BIT d’avoir organisé cet atelier. Elle a exhorté à un suivi et une mise en œuvre des différentes recommandations formulées durant l’atelier. Sur ce, elle a déclaré clos l’atelier sur les indicateurs de travail décent pour les pays francophones et lusophones de la CEDEAO.
Fait à Ouagadougou, le 20 Janvier 2011
Les Rapporteurs
M. TSIKPLONOU M. Ephrem M. KEITA Modibo Koly
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Pour l'Atelier, Le Président
M. Mamadou NAMA |